Allocution de Mme Sophie Nyirabakwiye à l'occasion de la Journée Mondiale de l'Environnement

5 juin 2019

Madame Sophie Nyirabakwiye est conseillère technique en environnement du PNUD. Pour la célébration nationale de la Journée Mondiale de L'environnement, elle a partager avec l'assistance les mots du Représentant Résident.

Discours prononcé de la part de Madame Marie Dimond, Représentant Résident du PNUD.

Permettez-moi tout d’abord de vous présenter les mots d’excuse de Madame Marie Dimond, le Représentant Résident du PNUD, qui aurait voulu être présente pour la célébration nationale de la journée mondiale de l’environnement ; mais étant mobilisée en province, elle m’a chargée de vous transmettre le message de Monsieur António Guterres le Secrétaire général des Nations Unies à cette occasion :

Début de citation

La Journée mondiale de l’environnement est l’occasion de mettre en lumière combien nous sommes toutes et tous tributaires de la nature et de la santé de notre planète.

La qualité de l’eau que nous buvons, des aliments que nous mangeons et de l’air que nous respirons dépend de la protection du milieu naturel.

Cela étant, l’environnement est plus que jamais mis en péril par l’activité humaine.

Un million d’espèces sont menacées d’extinction, et les océans sont mis à rude épreuve.

La pollution atmosphérique fait 7 millions de victimes chaque année et nuit au développement des enfants, sans compter que de nombreux polluants atmosphériques sont à l’origine du réchauffement climatique.

Les changements climatiques représentent une menace pour notre existence même.

Lors de mon récent déplacement dans le Pacifique Sud, j’ai constaté de mes propres yeux les répercussions de plus en plus graves de la situation d’urgence climatique mondiale.

Il n’y a pas de temps à perdre. C’est le combat que nous devons mener.

Nous devons gagner. Et nous pouvons gagner.

Des solutions existent : taxer la pollution et non les populations ; cesser de subventionner les combustibles fossiles ; arrêter de construire de nouvelles centrales à charbon.

Partout dans le monde, des voix s’élèvent pour exiger des mesures.

En cette Journée mondiale de l’environnement, entendons cet appel.

Fin de citation

Un message, certes mondial, mais qui a toute sa place dans le contexte malagasy alors que la pollution est responsable de 22,3% des décès à Madagascar selon Pure Earth, et que l’émission des polluants organiques sont en hausse à cause de mauvaises pratiques d’élimination des déchets comme les incinérations.

En 2015, le rapport Lancet notait que 40 000 personnes sont décédées à la suite des maladies liées à la pollution. C'est trois fois plus que les décès dus au VIH/SIDA, à la tuberculose et au paludisme combinés.

Les enfants ne sont pas épargnés, les Centre de Santé de Base ont enregistré, entre 2006 et 2014, une évolution de cas d’infections respiratoires aigües et de l’asthme par consultation externe. Six enfants sur dix ayant succombé suite à une crise d’asthme ont moins de cinq ans.

Mais surtout, toutes ces maladies liées à la pollution ont couté à Madagascar entre 117 et 166 millions de dollars, soit 1.2% à 1.7% du PIB, en raison de la perte de productivité.

La santé et le bien-être de notre planète et de chacun d’entre nous sont au cœur de 17 Objectifs de Développement Durable au coeur de l'Agenda 2030. Il est plus que vital de travailler ensemble pour non seulement améliorer la qualité de l’air, mais aussi changer les habitudes et comportements qui contribuent à la dégradation de notre planète.

En 2016, le PNUD et le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable ont lancé le projet UPOPS qui doit permettre à Madagascar de réduire d’ici 2020 l’émission non intentionnelle des polluants organiques provenant d’une mauvaise gestion des déchets médicaux. J’ose croire que ce projet régional, qui couvre également le Ghana, la Tanzanie et la Zambie, va jeter les bases de meilleures pratiques environnementales au sein de toutes les structures médicales de Madagascar. Je saisis l’occasion pour remercier le Fond pour l’Environnement Mondial, un soutien traditionnel de Madagascar pour une durabilité environnementale qui profite au peuple malagasy. Egalement les agences du Système des Nations Unies telles que l’UNICEF, l’OMS, ou encore l’ONUDI, qui ne ménagent pas d’efforts pour préserver la santé des populations, notamment celle des plus vulnérables comme les femmes et les enfants.

Monsieur le Ministre,

Mesdames et Messieurs

Je terminerai mes propos en félicitant le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et le gouvernement malgache pour les efforts menés afin de réduire les émissions de polluants dans l’air, qu’ils proviennent des hôpitaux, des véhicules ou encore des industries.

Chère assistance, la qualité de l’air que nous respirons dépend également de nos gestes quotidiens qui, aussi isolés soient-ils, une fois réunis prennent une grande ampleur et peuvent contribuer au changement. L’utilisation des contenants plastics non réutilisables, ou encore l’incinération des déchets domestiques, sont des pratiques qui ne doivent plus constituer une habitude pour nous, au risque de devenir une seconde nature pour nos enfants.

Je vous remercie pour votre aimable attention.

Misoatra tompoko

Seul le prononcé fait foi