Une lutte antitabac plus forte pour une meilleure santé et une économie malgache plus forte

1 août 2019

Dr Patrick M. Luhindi du Secrétariat de la Convention Cadre de l'OMS de lutte anti-tabac remet une copie du rapport sur le « Modèle d’Investissement pour la lutte antitabac à Madagascar » au Dr Jean Claude Andrianirinarison, Secrétaire Général du Ministère de la Santé Publique

Les maladies liées au tabac coûtent annuellement 491 milliards d’ariary à l'économie malgache (environ 137 millions de dollars américain) par an, soit 1,4% du produit intérieur brut du pays. Ces coûts sont dus aux dépenses de santé et aux pertes de productivité dues à la mortalité prématurée, aux incapacités et aux pauses cigarette.

Les 8 300 vies perdues chaque année en raison de l’usage du tabac ne sont qu’un aspect d’un problème bien plus grave.

Les Nations Unies ont publié aujourd’hui le rapport d’une étude sur les coûts sanitaires et économiques de l'usage du tabac à Madagascar et présenté le contenu aux acteurs des secteurs tabac et anti-tabac au Carlton Anosy Antananarivo. Elaboré grâce au partenariat du Ministère de la santé publique de Madagascar avec le secrétariat de la convention cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, le PNUD, l’OMS, RTI International et le financement du gouvernement britannique, ce rapport intitulé “le modèle d’investissement pour la lutte antitabac à Madagascar” révèle que la lutte antitabac est extrêmement rentable et que le renforcement des efforts de lutte antitabac à Madagascar permettrait de sauver environ 30 400 vies sur 15 ans.

Outre les coûts sanitaires et économiques du tabagisme, l’étude estime les avantages potentiels pour la santé et l’économie de la mise en œuvre à plus grande échelle de mesures de lutte antitabac fondées sur des données factuelles. La mise en œuvre des mesures recommandées comme les taxes sur le tabac, l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics, l’adoption d’emballage neutre, les campagnes médiatiques contre le tabagisme,  éviterait 1 200 milliards d’ariary (386 millions dollars américains) de coûts de santé et de pertes économiques d'ici 2033. Cela se traduirait par 2 020 vies sauvées chaque année. Chaque ariary investi dans la lutte antitabac aujourd’hui garantirait ainsi un rendement économique de 26 ariary d’ici 2033.

“Nous encourageons fortement que les éléments partagés dans ce rapport puissent servir de bonne base pour disposer d’une nouvelle orientation politique et de mettre en place un cadre législatif favorable à la lutte antitabac.” déclare Mme Marie Dimond, Représentant Résident du PNUD tout en soulignant la sensibilité du PNUD à la lutte anti-tabac qui revête non seulement des enjeux de santé mais également des intérêts économiques.

« Certes, Madagascar a fait de progrès en matière de lutte antitabac, mais il reste encore des mesures qui nécessitent d’être renforcées pour faire progresser la santé et le développement durable. Nous encourageons tous les ministères à Madagascar à soutenir la mise en œuvre intégrale de la Convention Cadre de lutte anti-tabac.», a déclaré le Dr Patrick Musavuli Luhindi, administrateur technique, Aide au développement auprès du secrétariat de la CCLAT.

Les enjeux de la décentralisation de la lutte anti-tabac à Madagascar ont été par ailleurs soutenu par Dr Jean Claude Andrianirinarison, Secrétaire Général du Ministère de la Santé Publique pour poursuivre la lutte. L’élaboration de la Stratégie nationale de lutte anti-tabac est actuellement en cours. Le Ministère de la Santé Publique prévoit également la construction d’un bâtiment de centre de sevrage et d’information sur la lutte antitabac dans la capitale du pays.

Selon les données de l’OMS, Si le taux de prévalence du tabagisme chez les jeunes malgaches était de 19,3% en 2008, celui ci a diminué à 8,9% en 2018. Les efforts de mise en place d’un comité sectoriel de lutte contre le tabagisme, l’interdiction de fumer dans les lieux de travail, les taxes sur les cigarettes, la mise en œuvre de grands avertissements sanitaires sur les paquets de cigarettes. l’interdiction de publicité et de parrainage de marque de tabac ont contribué à ce changement.

Le rapport sur “le Modèle d’investissement pour la lutte antitabac à Madagascar” a été officiellement remis au Ministère de la Santé Publique ce jour.

Les conclusions du modèle d’investissement pour la lutte antitabac à Madagascar ont été également présentées cette semaine au gouvernement malgache à Antananarivo par une équipe internationale composée du Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et RTI International.

Le modèle d'investissement a été mené dans le cadre du projet FCTC 2030, généreusement financé par le Royaume-Uni. Madagascar ayant ratifié la convention-cadre de lutte anti-tabac en 2014 fait partie des 15 pays bénéficiaires de la mise en œuvre accélérée de la Convention-cadre pour la lutte antitabac, un des cinq pays retenu en Afrique, suite à la demande du gouvernement du pays.