Du miel, des légumes, de produits artisanaux - les femmes des associations des Aires Protégées Communautaires (APC) Mikea Mitambatra et Loharano les ont disposés méticuleusement dans l’étalage pour être facilement visibles devant une assemblée de représentants des bénéficiaires de l’appui du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, du PNUD et du Fonds pour l’Environnement Mondial en matière de gestion responsable des ressources environnementales de l’Atsimo Andrefana à Ankililaoka. Elles sont venues de différents villages avoisinants pour rencontrer le Représentant Résident Adjoint du PNUD, Henry René Diouf, le Directeur Régional de l'Environnement et du Développement Durable de l'Atsimo Andrefana Randrianjafizanaka Soary Tahafe, le Directeur Exécutif national de SAGE , Rakotoniaina Naritiana - en déplacement dans la localité dans le cadre de la semaine des droits de la femme, elles ont emmené un échantillon des fruits de leurs activités génératrices de revenu pour montrer qu’il y a du changement.

“Les agents du SAGE n’ont pas chômé. Ils nous ont accompagné pour investir dans de nouvelles activités génératrices de revenu et ne plus faire pression sur l’environnement. Ils ont renforcé notre capacité en matière d’apiculture, de cultures maraichères, d’artisanat et les femmes de nos villages ont en beaucoup bénéficié. Nous sommes impliqués dans la gestion de nos forêts ” témoigne Tsiresy  Zafinitsiosa, Président de l’Aire Protégée Communautaire LOHARANO d’Antanimena Maikandro.

En effet, depuis 2017, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable avec l’appui du PNUD et le financement du Fonds pour l’Environnement Mondial mise sur une approche paysage pour la conservation et la gestion de la biodiversité menacée de Madagascar axée sur le paysage forestier sec et épineux de la Région Atsimo Andrefana qui couvre une superficie d’environ 2,4 millions d’hectares et classé parmi les écosystèmes les plus distinctifs à Madagascar.

“L’approche paysage considère l’espace géographique donnée d’une zone riche en biodiversité qui représente un capital naturel à gérer durablement. La synergie des actions de toutes les parties prenantes sont à prendre en considération avec une harmonisation réaliste et pratique afin d’assurer la durabilité de l’action de gestion de l’environnement. Le partage et la valorisation des acquis de  tous les acteurs dans la même zone est très important. Cette approche prend en compte non seulement l’aspect conservation mais aussi l’interaction de tous les secteurs (agricole, mines, élevage, aménagement du territoire, tourisme, …) pour l’utilisation durable des ressources naturelles ; car on parle de gestion de l’environnement”, explique Manjakalaza Andrianarimanana, coordonnateur du projet au PNUD.

Lors de la rencontre du Représentant Résident adjoint du PNUD et du Directeur Régional de l'Environnement et du Développement Durable de l'Atsimo Andrefana avec les représentants des bénéficiaires et gestionnaires des aires protégées communautaires, une attention particulière a été donnée aux contributions des femmes dans la gestion de l’environnement.

“Nous sommes impliquées dans la gestion de notre environnement, nous sommes même les plus motivées à mener les patrouilles et le Suivi Ecologique Participatif” intervient RAZAFIMALALA Françoise Lydia, Présidente de l’Aire Protégée Communautaire Mikea Mitambatra qui couvre 31 884 Hectares.

“Nous n’avons pas ménagé notre effort à faire les reboisements. Nous aurons voulu que vous constatiez de visu ces réalisations” clame ZAFISOA Hova Luisette, Présidente de l’association des femmes de l’APC Loharano s’étendant sur 18 866 Hectares,

“Vos appuis et vos formations en agriculture nous ont beaucoup aidé. Nous cultivons maintenant des légumes. Nous savons tisser des paniers. Vous avez vu sur la table un aperçu de nos productions” soutient MARIE Madeleine, Présidente de l’Association féminine MJORO SOA de l’APC Analamaitso couvrant 15 054 Hectares.

L’ONG SAGE accompagne ces communautés dans la gestion des aires protégées communautaires. Pour chaque site, un Comité de Gestion (COGE) de l’APC composé d’un Comité social s’occupant de l’application du DINA, sanctions communautaires sur base de convention sociale en cas d’infractions environnementales et du Comité Environnemental assurant les patrouilles, le suivi écologique participatif, le reboisement / restauration et ainsi qu’un Comité de Développement en charge des suivis des activités génératrices de revenu est mis place. “ Les femmes s’impliquent beaucoup dans la gestion environnemental. L’APC Mikea Mitambatra a même élu une femme comme présidente. Dans le contexte patriarcal du Sud et du Sud Ouest, la confiance accordée aux femmes dans la gestion de l’environnement est une grande avancée” confie le responsable local du SAGE Marion Ndalana.

Les associations de femmes sont soutenues dans le développement d’activités génératrices de revenu en considérant les conditions climatiques et le manque d’eau. “Nous sommes conscients et saluons les efforts des femmes pour mieux prendre en compte les problématiques de environnement dans l’Atsimo Andrefana” salue Henry-Diouf, Représentant Résident du PNUD tout en encourageant l’ensemble des bénéficiaires de l’appui du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et du PNUD dans leurs engagements à agir pour l’environnement.

Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette approche paysage pour la conservation et la gestion de la biodiversité menacée de Madagascar axée sur le paysage forestier sec et épineux de la Région Atsimo Andrefana, d’ici 2022, l’accent sera en particulier mis d’une part sur le renforcement d’un modèle multisectoriel de gouvernance pour la planification territoriale à l’échelle du paysage, et d’autre part sur l’implication des communautés locales pour la gestion des ressources naturelles de ce paysage afin de mettre en place des mesures garantissant son utilisation durable…. Et les femmes continuent à y jouer un grand rôle.