Faire la différence: des pistes réhabilitées et des vies améliorées.

21 août 2018

L’Ambassadeur du Japon Ichiro OGASAWARA, la Directrice régionale Afrique de l’UNFPA Julitta ONABANJO, les représentants des agences du Système des Nations Unies à Madagascar conduite par son Coordonnateur résident, Violette KAKYOMYA avec les représentants des bénéficiaires et l'équipe du Système des Nations Unies dans l'Androy.

Et voici le jour J ! Le Ministre de l’Economie et du Plan, NAPETOKE Marcel Arsonaivo,   l’Ambassadeur du Japon Ichiro OGASAWARA, la Directrice régionale Afrique de l’UNFPA Julitta ONABANJO, les représentants des agences du Système des Nations Unies à Madagascar conduite par, son Coordonnateur résident, Violette KAKYOMYA avec des hauts responsables du gouvernement ont fait le déplacement à Ambovombe du 10 au 13 août 2018 pour voir la différence apportée par le don du peuple japonais.Tôt la matinée ce samedi, les membres du comité local de développement d’Ambonaivo, commune rurale située à 30mn d’Ambovombe du chef lieu de district et chef lieu de la région Androy attendaient impatiemment leurs invités.

Cette visite de haut niveau visait à voir les impacts du projet conjoint des agences du Système des Nations Unies financé par le Japon. Le projet a été développé pour contribuer aux besoins exprimés dans le plan de réponse humanitaire et le Plan de Relèvement et de Résilience (PRR) élaborés sous le leadership du Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC) dans le cadre de la réponse aux effets de El Nino depuis 2016. Huit agences du SNU y sont engagés. Le PNUD s’assurait du volet relèvement à travers la réhabilitation de pistes selon l’approche progressive de développement. Cette démarche spécifique permet d’une part de réhabiliter les axes routiers pour faciliter la circulations des convois humanitaires et d’autre part d’amener des populations qui vivaient au jour le jour vers l’acquisition de moyen de subsistance à long terme selon un système cash-épargne à travers la Haute Intensité de Main d’œuvre adoptée.

Les travaux de réhabilitation du tronçon Ambonaivo - Ambondro ont duré 60 jours

Grâce au don du peuple japonais à hauteur de 146 000USD,  le 5 mars 2018, 800 personnes issues de familles vulnérables d’Ambonaivo et Ambondro ont ainsi commencé à prendre les bêches, les fourches, les paniers et autres petits outils pour réhabiliter l’axe de 12km reliant les deux communes. Elles ont été sélectionnées par les communautés locales mêmes sur la base de critères de vulnérabilité locale. Les travaux de débroussaillage, de décapage, de dessouchage de cactus, de désensablement, de déblai pour fossés latéraux, de nivellement et d’élargissement pour mise au gabarit ainsi que les fouilles pour dépotoir ont duré 60 jours. L’agence de microfinance OTIV et la Direction régionale des Travaux publics ont collaboré pour le suivi et la mise en œuvre de ce projet.

Lors des échanges avec la délégation venue rencontrer les représentants des acteurs et bénéficiaires de la réhabilitation de la piste, les témoignages se succédaient.  « Nous avons reçu une indemnité de travail tous les quinze jours à raison de 3000Ar par jour et en même temps nous avons constitué une épargne du même montant » explique, Doda, chef de chantier et agent de la Commune d’Ambonaivo. « Aujourd’hui, nous faisons le trajet en charrette Ambonaivo-Ambondro en 2h si auparavant cela était de 5h. Ce qui a réduit le prix d’un bidon de 20l d’eau de 2000Ar à 1000Ar. Le nombre d’accident sur cet axe a aussi diminué car la piste a été élargie. » rajoute-t-il.

Tsihereke qui a participé aux travaux raconte : « Grâce aux fonds de l’épargne, j’ai commencé à marchander des chèvres. Cela rapporte. Je gagne 15000Ar de bénéfice à chaque vente. Je donne 5000Ar à mon épouse pour nous permettre d’acheter de l’eau. Les 10 000ar me permettent de faire tourner mon activité ».

Firavoantsoa, un autre bénéficiaire, déclare avoir acquis une jeune chèvre qui va bientôt mettre bas. Il voit déjà loin par rapport à son élevage. « Le lait de chèvre nous aidera dans l’alimentation de la famille. On n’aura plus besoin d’acheter de la vitamine C » annonce-t-il avec un large sourire.  Puis, il poursuit : « Quand j’arrive à avoir 10 têtes d’ovins, je les vendrai pour avoir une vache. La vache nous fournira du lait. Quand on aura un mâle, cela nous aidera dans les travaux de champs et de transport » poursuit-il.

Dauphine, une des mères de familles qui a contribué aux travaux de réhabilitation confie pour sa part avoir pu améliorer son petit commerce et en même temps démarrer un petit élevage.  « Depuis, je n’ai pas eu de souci à payer l’écolage de mes enfants »  précise-t-elle.

L’Ambassadeur du Japon Ichiro OGASAWARA saluant les représentants des communautés locales à Ambonaivo.

Attentif à ces divers témoignages, l’Ambassadeur du Japon a déclaré être impressionné par la qualité des travaux et par l’impact de l’épargne constituée par les bénéficiaires : « Nous avons financé une assistance humanitaire, mais ce niveau est dépassé, cela a contribué au développement. En faisant ces travaux ensemble, vous avez développé l’esprit de coopération entre les fokontany et entre les femmes et les hommes »  s’est-il adressé aux représentants des communautés présentes.  « Ce qui m’a impressionné, c’est que vous avez fait épargne puis vous avez fait de l’investissement. L’épargne est très importante pour un développement inclusif et durable car il vaut mieux dépendre des ressources domestiques et locales que de dépendre de ressources financières de l’extérieur » déclare Ichiro OGASAWARA tout en invitant la population à assurer l’entretien de la piste.

Managnantoke, Maire d’Ambonaivo

M. Managnantoke, Maire d’Ambonaivo, ravi que la délégation ait pu constater de visu la différence en parcourant les 12km de pistes avant de s’enquérir de l’évolution des conditions de vie de la population locale rassure que la commune prévoit un budget pour l’entretien de la piste.

Le Ministre de l’Economie et du Plan, NAPETOKE Marcel Arsonaivo, pour sa part a exhorté la population locale à l’engagement communautaire et au sens collaboratif pour soutenir les efforts de développement au niveau local. « Les partenaires peuvent nous soutenir, mais le développement vient de vous-même au niveau communautaire» rappelle-t-il.

Grâce au financement du Japon, l’axe Beloha – Beabobo et le tronçon Beloha jusqu’avant la descente vers Lavanono sont également en réhabilitation selon la même approche de développement progressive et faire la différence dans la vie de la communauté.