« Le rôle des Nations Unies dans l’élaboration du Plan national de mise en œuvre de la Résolution 1325 »

4 décembre 2020

C’est pour nous un grand honneur au Programme des Nations Unies pour le Développement de participer à ce colloque organisé par le Ministère de la Population, de la Protection Sociale et du Planning Familial avec l’appui du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme. 

Le PNUD est engagé entièrement aux 16jours d’activisme et nous saluons cette initiative qui nous permet de faire le bilan de la mise en œuvre de nos engagements respectifs en matière de la promotion et de la protection des droits de l’Homme en mettant l’accent cette fois sur la situation des femmes et des jeunes filles qui ne sont autres que nos mères, nos tantes, nos sœurs, nos amies, nos enfants, nos nièces. 

Comment notre génération actuelle considère toute une moitié de la population pour assurer une harmonie sociale et un développement durable dans un pays.

Il y a 20 ans, une des Résolutions phares du Conseil de Sécurité a été justement adoptée pour mettre en avant et associant pour la première fois la question de la Femme, de la Paix et de la Sécurité. 

-       Nous savons tous que la femme est la mère de la nation. A Madagascar, on parle bien de FIRENENA, RENY – MERE.

-       Nous sommes également convaincus que sans la Paix, sans la Sécurité, les efforts pour le développement durable restent vains.

Le thème sur la Femme, la Paix et la Sécurité devrait ainsi rester une sujet essentiel constituant le socle de notre société, de nos sociétés.

Et je suis honorée aujourd’hui de pouvoir parler avec vous du pourquoi et du comment les Nations Unies et en particulier nous au PNUD  sommes engagés dans la promotion et la mise en œuvre de la Résolution 1325 dans les pays comme à Madagascar.

La Résolution 1325 est une résolution onusienne, adoptée à l’unanimité le 31 octobre 2000 par le Conseil de sécurité des Nations unies lors de sa 4213e séance.  Elle concerne le droit des femmes, la paix et la sécurité. Il s’agit du premier document formel et légal issu du Conseil de sécurité qui impose aux différentes parties d'un conflit de respecter le droit des femmes et de soutenir leur participation aux négociations de paix et à la reconstruction post-conflit.

Cette Résolution a mis en lumière quelques-uns des plus grands silences de l'histoire. Il s’agit de :

 1) la violence systématique, brutale et fréquente dont sont victimes les femmes et les filles dans un conflit armé ;

 2) le sort inquiétant des civils dans le cadre des conflits armés, notamment des femmes et enfants, qui constituent la plupart des victimes et deviennent des cibles pour les groupes armés ; 

3) Et dernièrement la protection des populations, qui est déterminante dans la perspective de la paix et de la réconciliation.

Il est important de reconnaitre le rôle déterminant que jouent les femmes dans la prévention et la résolution des conflits.

Etant un document des Nations Unies, la Résolution 1325 s’adresse aux Etats membres, aux Organisations des Nations Unies et aux parties en conflit. 

Afin de permettre une appropriation effective avec des impacts concrets, la mise en œuvre de la Résolution 1325 au niveau interne de chaque pays membre des Nations Unies, appelle à l’élaboration d’un Plan d’Action National (PAN).

Au Système des Nations Unies (SNU), nous sommes et restons sensibles aux conditions des femmes à Madagascar et dans le monde. Dans le souci de stimuler l’engagement des acteurs sur la participation de la femme dans la prévention et la résolution des conflits, nous sommes engagés à accompagner le gouvernement dans sa politique d’égalité de genres. 

Nous félicitions la démarche actuelle menée sous le leadership du Ministère de la Population de doter Madagascar d’un Plan d’Action National de la Résolution 1325. Pour nous, il s’agit d’un signe positif que Madagascar témoigne de son attachement aux femmes, à la paix et à la sécurité et se joint à de nombreux autres pays dans le monde à cet égard. Le Plan d’Action National de Madagascar est le résultant d’un long travail fait en amont notamment d’un ensemble d’activités et de réflexions qui ont concouru à son élaboration. 

Depuis 2019, le SNU sous le lead du PNUD et en collaboration avec le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme et l’UNFPA a joué à la fois un rôle d’appui conseil stratégique, technique et financier auprès du Gouvernement et des autres acteurs clés tout au long du processus.

La Résolution 1325 repose sur quatre piliers

-       La Participation

-       La Prévention

-       La Protection

-       Ainsi que le secours et le redressement

Sur le plan opérationnel, il convient de noter quelques initiatives déjà auxquels, nous au PNUD, nous nous sommes en particulier investis tout en considérant  les éléments de la proposition de plan d’action national 2020 – 2025.

Pour ce qui est du Pilier 1 : Participation  

Le PNUD soutient la participation des femmes à la vie politique, notamment le droit de participer aux prises de décisions, mais aussi le droit effectif au vote qui doit permettre aux femmes de choisir leurs dirigeants et de leur réclamer des comptes. 

Ainsi, dans le cadre du projet de Soutien au Cycle Électoral à Madagascar, le PNUD, en collaboration avec la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et ses partenaires, a mis l’accent sur l’inscription d’un maximum de femmes dans le fichier électoral. L’appui à la Révision Annuelle de la Liste Électorale fût l’activité majeure qui a permis de faire de la participation des femmes au processus électoral une réalité. Les campagnes de sensibilisation de proximité déployées ont particulièrement visé les femmes, surtout en milieu rural. Une approche qui a donné l’opportunité à plus de 4 500 000 femmes de participer aux élections présidentielles et de faire valoir leurs voix pour le choix de leurs dirigeants. En 2018, les femmes représentaient 46% du fichier électoral. 

En ce qui concerne les Piliers 2 et 3 sur la prévention et protection

Le PNUD intervient avec les Forces de défenses et de sécurité afin d’accroître le nombre des femmes dans les forces de sécurité et ainsi renforcer l’accessibilité des femmes et des filles victimes de violences aux services de traitement et de prise en charge. Il s’agit également d’augmenter les capacités de ces dernières à briser le silence. 

Avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix, le PNUD travaille avec les Forces de défense et de sécurité, l’UNICEF, l’UNFPA et le Ministère de la Justice pour lutter contre les violences basées sur le genre, promouvoir une justice de proximité, et réduire les discriminations sexospécifiques dans les Forces de défense et de sécurité. En somme, il est important pour le SNU à Madagascar que les femmes soient des agents de changement avérés et qu’elles aient confiance en la justice et aux services publics de sécurité.

Certes, Il reste encore beaucoup à faire lorsqu’on regarde les données disponibles sur la participation des femmes à la paix et à la sécurité.  

Le SNU à travers le PNUD et les autres agences sœurs et à travers ce PAN de Madagascar relatif à la Résolution 1325 pour la période 2020 à 2025, réitère ici son engagement à accompagner le pays à honorer ses engagements, à soutenir la participation accrue des femmes aux prises de décision dans un climat apaisé, dans les processus de réconciliation et de cohésion sociale ainsi qu’à renforcer leurs rôle, statut et protection pour un développement inclusif.

Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre attention.

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