Allocution de M. Henry Diouf, Représentant résident Adjoint du PNUD à l’occasion de la réunion régionale du « Projet de réduction des émissions non intentionnelles de Polluants Organiques Persistants (UPOPs) et de mercure dans le secteur Santé - Afrique

3 septembre 2019

M. Henry-René Diouf, Représentant Résident du PNUD

Honorable assistance,

Je voudrais, à l’entame de mon propos, vous souhaiter la bienvenue à la 3eme réunion régionale du Projet de   réduction des émissions non intentionnelles de Polluants Organiques Persistants (UPOPs) et de mercure dans le secteur de la Santé en Afrique » que la capitale de Madagascar, Antananarivo a l’honneur d’accueillir cette année.

Ce projet financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et exécuté avec l’appui du PNUD, de l’OMS et de l’ONG Health Care Without Harm, entre dans le cadre de la mise en œuvre des Conventions de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POPs) et de Minamata sur le mercure.

Il a pour objectif de renforcer les capacités des pays participants a réduire les émissions non intentionnelles de POPs et de mercure dans le secteur de la sante, une des principales sources d’émissions de U-POPs et de mercure en Afrique.

En effet, si nous devons nous féliciter de l'expansion des systèmes de soins de santé et de l’amélioration de la couverture médicale en Afrique, il n’en demeure pas moins que la gestion des déchets biomédicaux, qui deviennent de plus en plus importants, constitue une grande préoccupation pour le continent. Les technologies de traitement des déchets médicaux conformes aux directives internationales et adaptées aux conditions locales ne sont, en général, pas accessibles à la plupart des structures sanitaires dans nos pays respectifs, surtout celles de niveau régional en dehors de la capitale, communal et local. En conséquence, elles optent le plus souvent pour des incinérateurs de déchets biomédicaux à faible technologie, qui entraînent des rejets importants de polluants organiques persistants non intentionnels (UPOPs), particulièrement les dioxines et furanes.

Les POPs et le mercure présentent quatre (4) caractéristiques principales qui en font une grande menace pour la santé et l’environnement à l’échelle planétaire.

  • Ils sont persistants, une fois libérés dans la nature, ils se dégradent très lentement : de quelques années à des siècles, pour certains.
  • Ils sont bioaccumulables : du fait de leur persistance dans la nature, Ils s’accumulent au fil du temps dans les êtres vivants, notamment dans leurs graisses et dans les chaines alimentaires, atteignant des niveaux
  • Ils sont toxiques : l’exposition à ces substances est susceptible de provoquer des effets létaux sur certaines espèces animales, et des troubles des systèmes nerveux, immunitaire, reproducteur et des cancers chez l’homme ;
  • Ils sont mobiles : on en mesure, ainsi, des concentrations élevées loin des points de rejets ; ils ont été retrouvés a de fortes concentrations là où ils n’ont jamais été utilisés ou rejetés, dans les mers ou en Arctique par exemple.

Il convient ainsi, de féliciter les gouvernements du Ghana, de Madagascar, de la Tanzanie et de la Zambie, pour leur engagement, à travers ce projet, a faire face à leurs obligations vis-à-vis des Conventions de Stockholm.

Par exemple a Madagascar, les ministères en charge de l’environnement et de la sante, ont avec l’appui du projet, développés et vulgarises des guides sur les meilleures pratiques environnementales de gestion des déchets médicaux, renforcé la politique nationale de gestion des déchets médicaux.  6 centres hospitaliers et deux centres de santé de base ont été dotés d’autoclaves pour le traitement sans incinération des déchets médicaux, et de matériels médicaux sans mercure.

Il me plait également de remercier tous les acteurs impliqués dans ce projet, particulièrement vous les experts et cadres de haut niveau participants à cette réunion régionale, pour votre engagement sans faille et votre contribution à l’effort mondial de réduction des rejets de POPs et de mercure dans le secteur de la Santé.

Comme lors des travaux menés au bureau régional du PNUD Istanbul, en Tanzanie et au Ghana, je suis confiant que cette rencontre de quatre jours à Antananarivo sera également mise à profit pour faire le bilan des réalisations du projet, partager les bonnes pratiques et les expériences, trouver des solutions aux défis du projet afin d’assurer une meilleure gestion des déchets médicaux.

Mesdames et Messieurs

Au delà des réalisations que nous pouvons évoquer durant ces quatre prochains jours, je voudrai attirer votre attention sur les enjeux de l’appropriation et de la pérennisation dans chaque pays des pratiques que nous insufflons à travers ce projet régional. L’enjeu est en effet important tant dans le domaine environnemental que dans le domaine de la santé. Je me réjouis d’ailleurs que cette réunion annuelle prévoit cet aspect dans l’agenda.

Mesdames et Messieurs, chers collègues,

Je voudrais, avant de terminer mon allocution, au nom du PNUD qui est le partenaire principal de mise en œuvre de ce projet, remercier le Fonds pour l’Environnement Mondial qui, a financé ce projet et magnifier le partenariat sans faille avec l’Organisation Mondiale de la Sante (OMS) et l’ONG Health Care Without Harm dans la mise en oeuvre de ce projet.

A tous, je vous souhaite une réunion riche et fructueuse et surtout un bon séjour à Madagascar.

Je vous remercie de votre attention.